Che boludo,


C'est en attendant l'avion pour Iguazu que j'écris ces quelques lignes sur Buenos Aires.


Buenos Aires, c'est grand... c'est plus de 3 millions d'habitants pour un pays en comptant 44. Tellement grand que la Capitale de Buenos Aires est une province à elle toute seule, avec sont propre gouvernement, parmis toutes les autres provinces du pays. Buenos Aires c'est haut... de grands bâtiments aux facades dépareillées, parfois au style colonialiste à côté d'un building business. On se sent petit, ça grouille, j'aurais pas pu passer mon permis de conduire ici, c'est un peu la loi du plus fort pour passer! Les rues et avenues sont ordonnées selon un quadrillage facilitant l'orientation pour un touriste comme moi. On se repère rapidement avec les intersections de telle et telle avenues, pour donner facilement la destination aux chauffeurs dans leurs taxis jaune et noir. Le quadrillage de la ville forme d'innombrables "pâtés de maisons", appelé ici "manzanas", littéralement "pommes". Finalement, même après traduction ça reste une histoire de bouffe, c'est drôle non? Les manzanas sont donc des carrés de 100m par 100m.


J'ai l'impression de n'avoir quasiment pas vu de touristes, peut-être est-ce la bonne période. Alors on se promène parmis les porteños, nom donné aux habitants de Buenos Aires, c'est chouette. Les premiers jours pleins de choses interpellent! Sans surprise, il n'est pas rare de voir quelqu'un avec son thermos d'eau chaude sous le bras et son maté dans la main, en solo, entre amis, en famille. J'ai même vu des flics en service buvant le maté, true story (cf. Photos). On trouve des kioscos (kiosques) à tous les coins de rues, sorte de bureaux de tabacs blindés aussi de sucreries avec notamment les fameux alfajores! Patisserie (industrielle ou artisanale) formée par deux gâteaux avec une garniture au milieu, très souvent du dulce de leche, qu'on mange ici à tout va. Les alfajores de Havanna ou Cachafaz...joie et bonheur!!! Le dulce de leche...dulce de leche...partout...a todos lados, dans les viennoiseries du petit déjeuner ou de la merienda (goûter), dans le postre (le dessert), souvent dans des quantités démesurées, je signe! Au supermarché on trouve des rayons entiers de dulce de leche, de différentes marques, de différentes saveurs. On trouve aussi bien sûr des rayons entiers de Yerba Mate (l'herbe a maté), so argentin... Et...et... des bouteilles de Fernet à 6 euros, contre 17 euros en France. Le Fernet, alcool de plantes d'origines italiennes, que les argentins se sont appropriés pour devenir les premiers producteurs et consommateurs. On le mélange ici avec du coca et des glaçons pour le cocktail Fernet-Coca! Le Fernet-Coca... découvert avec mes amis argentins de Toulouse (coeur) (coeur pour mes amis, pas le fernet...quoique...), qui en général divise, on kiffe, ou pas du tout. Première catégorie levez la main!


Dans la rue, on trouve de nombreux pañuelos verdes (foulards verts) principalement accrochés aux sacs à dos et sacs à mains de nombreuses femmes. Le pañuelo verde est le symbole de la lutte pour la légalisation de l'avortement. Malgré 8 présentations du projet de loi en 12 ans devant le Congrès argentins (dernière en mai dernier), les femmes se doivent encore, en 2019, de lutter pour disposer de leur corps. Le pañuelo verde rend visible cette lutte (cf. photos affiche), et plus généralement la lutte féministe dans laquelle elle s'inscrit. Le féminisme en argentine semble fort, ou en tout cas est visible, actif, bien plus qu'en Europe je crois. El patriarcado se va a caer!


De manière plus légère, s'affichent aussi les maillots de Boca Junior et River Plate, les 2 grands clubs de football de la ville, pour qui chaque porteño à sa préférence. Y vos? Boca o River? La concurrence fait rage...


A Buenos Aires on ne vient pas pour maigrir. En plus du dulce de leche présent partout, à mon plus grand bonheur,on se doit de goûter à la pizza! Une tuerie! Les italiens se disent les maitres, mais je crois que les italiens peuvent aller se rhabiller. On mange aussi bien sur les traditionnelles empanadas. Sorte de petit chausson/calzone fourré à la viande de boeuf (criollas), au jambon fromage (jamón y queso), au poulet (pollo) et d'autres... Et les milanesas! Comme une escalope de viande de boeuf (parfois poulet), enrobée dans de la chapelure, dont on raffole ici. Et puis comme faudrait pas trop maigrir, rajoutez dessus de la tomate, du jambon et du fromage en masse, et vous obtenez Una Milanesa Napolitana. Testé validé! Au gout de ces spécialités s'ajoutent le floklore du lieu! On mangerait à priori la meilleure empanadas à La Americana, la meilleure milanesa à La Falora, la meilleure pizza à El Imperio. Les avis du lieu où trouver la ou le meilleur.e divergent... Dans le doute j'ai testé un peu partout... Une pizza à El Imperio, bondé de monde, un soir de match de River Plate pour le quart de finale de la Copa Argentina...terrible! Et puis concernant la nourriture on ne va pas se mentir, actuellement, avec un cours du peso catastrophique due à la crise économique argentine, les prix sont divisés par 2 voir beaucoup plus selon le lieu, par rapport à la France... Alors pas le choix...on grossit. J'ai failli oublier l'asado! L'Asado, c'est un peu comme le barbecue, mais la viande est ici bien grillée, très grillée, très très grillée, et c'est une tuerie! On y ajoute la petite sauce tradi, le chimichuri, et c'est méga-tuerie!


Buenos Aires regorge d'édifices et de monuments, je ne peux pas tout citer, tout décrire ici. Après avoir lu pas mal sur l'histoire mouvementée et parfois triste, même très récemment, de ce pays, ça fait forcément un petit truc d'arriver sur la Plaza de Mayo, face à la Casa Rosada imposante, où sont peints les foulards blancs des mères et grand-mères de la Place de Mai. Ces dernières revendiquant encore aujourd'hui le droit de savoir ce que sont devenus leurs enfants et petits enfants disparus sous la dictature des années 70. Le Teatro Colón qui disposerait de la meilleure acoustique du monde, dispose en tout cas d'une salle de spectacle complètement dingue (cf. Photo). El Ateneo, ancien cinéma et théâtre du siècle dernier reconvertie aujourd'hui en librairie, magnifique (cf. Photo), on culpabiliserait d'y venir chercher son Journal de Mickey. Le centre culturel CCK, ancien batiment de la poste qui en impose grave. Le centre culturel du quartier Recoleta, art gothique et contemporain, notamment mur d'expression du féminisme. Ce centre est situé à côté d'une petite église colonialiste du 18ème, elle-même située à côté du cimetière de la Recoleta, où l'on y met dans des caveaux parfois énormes et atypiques, les cercueils de l'élite financière de la ville. Le week-end, aux abords du centre et du cimetière a lieu une grande féria (marché) où l'on vend de tout au rythme de la musique d'un groupe de swing. Et partout autour des bars et resto traditionnels ou branchés, aux terrasses bondées. Tout cela autour d'un cimetière. J'adore! Gros coup de coeur pour le quartier de la Recoleta!


Ces 6 jours à Buenos Aires m'ont permis une petite immersion dans cette ville hyper-active. En fin de voyage je compte y revenir 3 ou 4 jours. Il me reste beaucoup à voir comme le quartier populaire de San Telmo où je n'ai fait qu'une petite excursion, ou encore celui de La Boca avec sa célèbre rue El Caminito ou son stade La Bombonera, où joue Boca Junior. C'est drôle, ces deux quartiers sont les deux premières choses que je voulais faire à Buenos Aires lors de la planification de mon voyage depuis la France. Finalement c'est un peu comme dans mon assiette, je garde le meilleure pour la fin/faim!


A l'heure où je termine ces quelques lignes je suis dans une chambre d'hotel dans la ville de Puerto Iguazu. Il y fait 32 degrés, tranchant avec les 13 degrés de Buenos Aires (où il faisait anormalement froid pour la saison, champion Guil). La chaleur est super humide. Une ville frontalière d'une forêt de type amazonienne, dont le vert contraste singulièrement avec la couleur de la terre rouge Ocre... c'est beau...dépaysant. Puerto Iguazu se situe dans la province de Misiones, au nord est du pays, juste à la triple frontière Argentine-Paraguay-Brésil. Demain direction les chutes d'Iguazu! Ça s'annonce humide, et ça s'annonce être du très lourd!


Hasta luego amigos


PS : désolé pour la qualité des photos, qui ne sera pas terrible tout le long du voyage. Les photos postées étant celles prises avec mon téléphone...

PS2 : désolé pour mon orthographe, tout est rédigé via mon téléphone...

PS3 : j'ai eu une illumination à Buenos Aires. Librairie, libreria en espagnol. On y trouve littéralement le mot "libre", explosion et étoiles dans ma tête! Libreria, un lieu où on trouve, où on vient chercher de la liberté. C'est chouette non?