Après Buenos Aires, c'est dans la province de Misiones, au nord est de l'Argentine, que je ramène mon espagnol approximatif. Plus précisément à la triple frontière du Paraguay, de l'Argentine et du Brésil, pour voir les chutes d'Iguazú (Grandes eaux en Guarani), un front de cascades d'environ 3 km inscrit au Patrimoine Mondiale de l'Unesco, si peu! Sí Señoras y Señores!


De l'avion la vue est impressionnante, une forêt tropicale à perte de vue et une terre rouge ocre. Quand l'avion atterit, les 32 degrés au thermomètre surprennent après la température basse de Buenos Aires. L'humidité de l'air, importante et pesante fait aussi son petit effet, laissez le tout quelques minutes thermostat 6 et c'est prêt! Depuis l'aéroport le taxi met une trentaine de minutes pour gagner la ville principale du coin qu'est Puerto Iguazú, port d'attache (comme son nom l'indique) pour découvrir les chutes d'Iguazú.


La première fois (et les autres aussi hein), le trajet est vraiment chouette. On observe pour de vrai cette forêt tropicale vue quelques minutes auparavant depuis l'avion. Le cliché des lianes tombant des arbres et ce vert qui tranche complètement avec le rouge de la terre...on a changé de pays ou bien? Le long de la route des pancartes pour dire de faire attention de ne pas écraser des jaguars ou des pumas...tout est normal...tranquille Mimile... Parmis les autres animaux caractéristiques de la forêt on trouve des tapirs, des fourmiliers, des singes, des coatis et d'autres. Du gros teasing! Mais finalement en tant que touriste ce qu'on a le plus de chance de voir sont les coatis, sorte de gros ratons laveurs au museau allongé (description qui laisse à désirer) qui se rendent volontier dans les spots à touristes où ils trouvent à manger.


Puerto Iguazú, ce n'est plus le décor de Buenos Aires. Ville d'environ 45000 habitants, en pleine expension au vu des blocs de béton en cours d'élévation. Ses habitants n'ont pas les mêmes traits que les porteños de Buenos Aires, qui pour la grande majorité ont une descendance italienne ou espagnole. Ici la descendance semble majoritairement de l'ethnie guarani qui vivait ici avant que les espagnoles débarquent avec leur drapeau. D'ailleurs, Google map indique des hameaux de certaines communautés guaranis autour de la ville. L'économie de la ville semble basée sur le tourisme, pas de lieu culturel ou de monument à première vue, mais des hotels et des restaurants. Malgré les constructions et les touristes très présents, Puerto Iguazú garde un côté rustique, les routes salies par la terre rouge rapellent que la forêt tropicale est juste à la sortie de la ville.


J'ai cru voir beaucoup de gens boire le maté à Buenos Aires, mais il n'en était rien. Ici c'est quasiment tout le monde qui boit le maté. Maté partout, maté tout le temps. Au restaurant on trouve bien sûr de l'asado (comme expliqué dans l'article précédent) que je qualifierai ici d'asadooooo de la muerteeee! Celui dégusté ici était une tuerie! Mais de temps en temps la réalité du terrain nous rattrape et l'asado change un peu de goût lorsque des gamins de 7-8 ans viennent te quémander à manger...


Les chutes d'Iguazú! Car c'était ça l'objectif de cette étape, et pour cause...


Les chutes d'Iguazú peuvent se visiter/voir depuis le Brésil ou depuis l'Argentine. Tout ceux les ayant déjà vu conseillent de commencer par le côté brésilien qui offre une vue panoramique. De nombreux bus permettent de rallier le côté brésilien depuis Puerto Iguazú. Le bus nous emmène à la frontière où on passe tout d'abord la douane argentine en gagnant un tampon "salida" (sortie) sur le passeport. Quelques kilomètres plus loin c'est au tour de la douane brésilienne, là c'est beaucoup moins friendly. De nombreux gardes armés, visiblement Bolsonaro ne veux pas se faire piquer ses chutes d'Iguazú... On gagne un tampon d'entrée pour le Brésil et direction le parc d'Iguazú! Bon on ne va pas se mentir, à l'arrivée au parc nous ne sommes pas en mode pionnier avec machète pour affronter la nature hostile, non, on descend du bus, on se met dans la queue et on attend sagement son tour pour rentrer dans le parc. Une fois dedans un bus nous emmène jusqu'à l'entrée du parcours. Il s'agit d'un sentier sur passerelles d'environ 2 km, parsemé de différents points d'observation. Dès l'arrivée, le premier point d'observations pose les bases, ici petit, Mère Nature a le sens du spectacle et va t'en mettre plein les yeux. On observe alors un front de cascades de l'autre côté du fleuve, côté argentin, c'est magnifique... Front de cascades qui sera visible une bonne partie du parcours, que l'on observera sous différents angles, et qui fera ensuite place à d'autres. Ca donne le sourire, vraiment, c'est tellement beau que ça donne le sourire... Au 2/3 du parcours se trouve un bar (on va pas oublier le business quand même) où on découvre les fameux coatis qui viennent prendre une part du gâteau (ou du paquet de chips), quit à piocher dans les sacs à dos des touristes, à lécher les tables ou à se battre entre eux pour un morceau de pain. Tout ça sous nos yeux amusés de touristes. C'est un peu triste de voir ces animaux qui n'ont absolument pas peur de nous, qui viennent se nourrir de trucs inappropriés, mais on ne peux pas s'empêcher de les prendre en photos...


A l'approche de la fin du parcours là c'est la double claque (aller et retour), on découvre au loin le final qui nous attend, un front énorme de cascades, comme un mur, un cul de sac, à cheval sur le fleuve et la frontière entre les deux pays. Au plus loin du cul de sac, la Gorge Du Diable, La Garganta Del Diablo, une cascade monstrueuse de 80 mètres de haut. De loin on voit surtout un énorme nuage de goutelettes d'eau, mais on sent que ça va être du lourd... A partir de là c'est comme quand on a 6 ans au réveil du jour de Noël... on descend les marches en vitesses, on presse le pas sur les passerelles et on arrive au pied de ce monument naturel. C'est magnifique. Ce truc dégage une énergie complètement dingue. Au début du parcours on avait envie de sourire, là on a envie de rire. Ca rend tout simplement heureux, c'est chouette... On regarde cela avec un air naïf, c'est grisant, vraiment. Au fond on voir le monstre, la Garganta Del Diablo, des tonnes d'eau qui surgissent d'en haut pour tomber 80 mètres plus bas dans un fracas perpétuel. Le côté brésilien et son final complètement dingue galvanise. Après avoir vu ça on remonte dans le bus direction la sortie du parc puis le deuxième bus direction Puerto Iguazú. On repasse la frontière brésilienne puis la frontière argentine, tampon "Entrada" sur le passeport.


Le côté argentin se gagne lui aussi en bus tout aussi facilement depuis Puerto Iguazú. Pour rivaliser avec le côté brésilien, faut se donner...challenge accepted! On randonne de ce côté le long de trois parcours. Deux parcours présentent des vues panoramiques puis s'approchent du haut de certaines cascades là où elles prennent naissance ou du bas où elles s'écrasent. C'est chouette, on en prend une nouvelle fois plein la vue. Pendant la marche, ici et là des coatis rendent visite, mais on en trouve aussi dans les arbres! Pas seulement devant le rayon de chips du bar! Ah c'est donc ça un vrai coatis?!


Et puis il y a le 3ème parcours. Une passerelle traversant le fleuve en amont des chutes, pour nous emmener...à la génèse du monstre, à l'entrée en haut de la Garganta Del Diablo. Là nous sommes dans du grand spectacle. Ca coupe le souffle, au sens figuré tout comme au sens propre, à cause des courants d'airs et d'eau générés qui t'arrivent en pleine poire alors que tu étais là la bouche ouverte, l'air béa, devant cette démonstration de force de la nature. Tout comme l'autre côté ce spectacle rend heureux et donne le gros smile. Y'a pas vraiment de mot, il faut le voir. Les photos que j'ai posté ne rendent pas justice à la réalité. C'est bluffant, hypnotisant. On quitte alors la Garganta Del Diablo complètement trempé, le sourire toujours béa. On a là encore 6 ans et on a déballé le cadeau de noël.


Avant d'y aller, les chutes d'Iguazú étaient cette photo satellite accrochée dans le couloir de mon service au boulot. Maintenant j'aurai ce privilège en regardant ces pixels de voir et de ressentir un peu plus...c'est chouette. Je ne peux ici que confirmer ce que tout le monde dit. Si on va en Argentine, Iguazú est un spectacle à ne pas louper.


Next step : Salta et le nord ouest andin!


¡Hasta pronto!